Vers un « journalisme à l’épreuve de la liberté »

Photo: IStock archives

Les membres du réseau Théophraste se réuniront l’an prochain à Tunis pour continuer leur travail sur les médias face aux changements démocratiques.

La dernière réunion du colloque 2011, qui s’est déroulée dans l’Institut pratique des sciences de l’information à Tunis, a permis de discuter des suites du «chantier de la démocratie». La Tunisie sera un «investissement prioritaire» les trois années qui viennent, a précisé Pascal Guénée, directeur du réseau Théophraste, qui désire au minimum deux autres éditions du colloque avec une innovation: inviter des étudiants à y prendre part, afin de pouvoir «faire un terrain» en Tunisie avec leurs camarades tunisiens.

Le nom du prochain colloque a déjà été trouvé: ce sera «le journalisme à l’épreuve de la liberté». «Dans une année, nous pourrons mieux estimer ce que la révolution produit en termes de pratiques professionnelles et de normes éthiques», a précisé Pascal Guénée. On saura également de manière plus précise comment les journalistes tunisiens gèrent le délicat équilibre entre liberté d’expression et responsabilité envers la société.

«Dans ce contexte, la formation à la fois des étudiants et des professeurs est une priorité absolue», a souligné Mohamed Kembi, directeur de l’Institut pratique des sciences de l’information. Lui qui dirige deux masters de recherche en journalisme ainsi que des doctorats souhaite «promouvoir les échanges afin que les standards du métier soient rehaussés». La recherche scientifique permettra de «documenter les changements en cours et de laisser des traces pour les chercheurs tunisiens», a relevé Marc-François Bernier, professeur en journalisme à l’université d’Ottawa.

Lieu de réflexion et d’initiatives, ce premier colloque a en tout cas permis de percevoir que quelque chose de profond se trame en Tunisie: la mutation d’une profession qui doit apprendre à penser de manière indépendante et à placer la satisfaction du public et la qualité du travail au cœur de ses préoccupations. Pas de doute pour les années qui viennent, le journalisme tunisien fera vraiment figure de «laboratoire démocratique à ciel ouvert».