Le coronavirus au cœur des tensions entre religieux et Etat

Des juifs ultra-orthodoxes. Crédit photo: IStock

En Israël, le nouveau plan de lutte contre le coronavirus entre en vigueur demain. Il touche particulièrement les juifs ultra-orthodoxes, une population qui s’oppose aux restrictions. A Tel Aviv, une correspondance d’Aline Jaccottet.

Près d’un quart des malades du coronavirus en Israël sont des juifs très religieux, dit ultra-orthodoxes. Une propagation massive qui s’explique par leur mode de vie communautaire mais aussi, par leur rejet des mesures imposées par l’Etat. Les religieux se sentent stigmatisés dans la lutte contre la maladie comme l’explique Tali Prekesh. Cette ultra-orthodoxe critique le manque de transparence des mesures. Elle est certaine que le confinement ne sera pas respecté par sa communauté. Tali Prekesh.

Nous nous sentons discriminés. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes ciblés de cette façon. Dans les villes laïques, on peut voir des gens assis dans des cafés, dans des endroits bondés, dans des restaurants… ils ne maintiennent pas les distances sociales et nous ne pouvons tout simplement pas croire qu’ils ne sont pas infectés d’une façon ou d’une autre.

Israël joue gros cette semaine. Le gouvernement décidera jeudi s’il confine toute la population pour les fêtes juives de la mi-septembre. Et le premier ministre Netanyahou devra peut-être prendre le risque de fâcher ses alliés ultra-orthodoxes dont il a tant besoin dans sa coalition. Mais le temps presse : à population égale, Israël compte trois fois plus de cas que la Suisse. Il est aussi le pays au monde où la maladie progresse le plus vite. Un retournement cruel alors qu’il était cité en exemple lors de la première vague, quand les services secrets menaient la lutte contre la maladie. C’était avant que les politiciens fassent du coronavirus leur champ de bataille. Aline Jaccottet pour RTS info Tel Aviv