Israël respire mieux face au coronavirus

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L’Etat hébreu allège les restrictions face à la baisse des cas tout en durcissant les critères d’obtention du passeport vert.

Un moment, ils ont craint de la voir emporter tous leurs efforts. Après un été délicat, voici les Israéliens soulagés de voir baisser la dernière vague de contagions au COVID-19. Mercredi, le ministère de la Santé a annoncé les chiffres les plus bas depuis la mi-août : 487 personnes sont aujourd’hui hospitalisées dans un état grave, dont 190 sous ventilateur, pour un pays dont la population est légèrement plus importante que la Suisse – 9,2 contre 8,6 millions. Et le taux de tests positifs a chuté à 2,3% avec 2502 nouveaux cas mardi. Ainsi, les unités hospitalières dédiées à la lutte contre le coronavirus, occupées à 75% par des personnes non vaccinées alors qu’elles ne représentent que 15% de la population, ferment les unes après les autres. Pionnier du vaccin anti-COVID, Israël continue de foncer : il a été le premier pays au monde à inciter à la troisième dose en ouvrant cette possibilité aux 60 ans et plus dès le 1er août, puis l’a étendu progressivement à toute personne de plus de 12 ans.

Une main de velours…

Ces résultats ont incité le gouvernement à relâcher un peu la pression. Ainsi, le certificat de vaccination aussi appelé passeport vert ne sera plus nécessaire pour participer à des activités en extérieur, ni pour accéder aux bibliothèques ou aux musées. Dès lundi, il n’y en aura plus besoin non plus pour se rendre sur les terrasses des restaurants et dans les piscines intérieures. Et au grand soulagement des parents, les enfants pourraient, dès la semaine prochaine, être exemptés d’isolement en cas d’exposition à un cas avéré de coronavirus. « Le principe est le suivant : tester au lieu d’isoler », a déclaré jeudi le Premier ministre Naftali Bennett.

Dans un gant de fer

En même temps, Israël a encore durci les critères d’obtention du certificat de vaccination dit passeport vert. Il faut désormais avoir été vacciné trois fois, ou avoir reçu sa deuxième dose depuis moins de six mois pour décrocher le précieux sésame, et même les personnes guéries du coronavirus doivent se faire vacciner une fois pour en bénéficier. Des conditions qui en Suisse, auraient probablement mené à une révolte. En Israël, où l’Etat très interventionniste a convaincu la population qu’il s’agissait de survie collective, la protestation est faible. Le seul événement notable qui a accompagné l’invalidation des anciens passeports verts dimanche dernier a été la panne géante de l’application développée par le ministère de la Santé pour les mettre à jour. Prise d’assaut par 1,9 million d’Israéliens angoissés à l’idée de ne plus pouvoir circuler librement, elle a subi de tels dommages que le gouvernement a retardé de dix jours la mise en place de sa nouvelle politique.